Filo gèn', CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons
L’esclavage n’a malheureusement pas touché seulement la France ou l’Europe. Le monde entier a souffert de l’esclavagisme et de la traite négrière. Pour ne jamais oublier, la Guadeloupe a décidé de valoriser l’histoire en créant un Centre caribéen d’expressions et de mémoire appelé le Mémorial ACTe. Partez à la rencontre des peuples de la Caraïbe entre culture, économie et histoire. Dans cet article, nous vous partagerons les 7 choses à savoir sur le Musée de l’esclavage.
1. L’édifice se trouve à Pointe-à-Pitre, un axe stratégique
Le Mémorial ACTe se situe dans le sud de la capitale de la Guadeloupe, Pointe-à-Pitre. L’emplacement de la maison du projet est un symbole, car c’est ici que se trouvait une ancienne usine sucrière Darboussier où le travail forcé était pratique courante. Proche de l’eau, l’édifice de 240 mètres de haut est le premier monument qu’on aperçoit lorsqu’on arrive en bateau dans la baie de la ville. De plus, l’aéroport est à moins de 15 min en voiture du musée de l’esclavage.
Malgré une position stratégique, la construction de l’édifice a connu des embuches. En effet, la zone convoitée est sismique et peut donc faire face à de terribles tempêtes et vents violents selon les saisons. Il a donc fallu que les architectes réfléchissent plus amplement pour que le Mémorial ne soit pas soumis à un risque d’éboulement.
2. Le Mémorial ACTe retrace l’histoire de la traite négrière et de l’esclavage
Les Antilles ont été particulièrement touchées par l’esclavagisme et la traite négrière. Le musée de l’esclavage n’est pas un musée ordinaire. De ce fait, il se compose d’expositions temporaires. Ainsi, il est davantage considéré comme un centre d’interprétation et d’expressions.
De l’Antiquité à aujourd’hui, marchez sur les pas des Guadeloupéens qui ont vécu cette lourde période. À travers près de 8000 m2, cette histoire est contée dans 6 espaces distincts.
3. Le musée contient une exposition permanente
Construit selon la volonté de Victorin Lunel, le président de région de l’époque, le musée se doit d’être un lieu de mémoire collective. Il souhaitait que Pointe-à-Pitre devienne une ville de culture, en plus d’être une ville adorée par les touristes visitant l’archipel antillais.
Une exposition permanente se trouve également dans le Mémorial. Vous apprendrez tout sur l’histoire de l’esclavage dans sa globalité, en Guadeloupe et ailleurs par le biais d’audio-guides, projections ou tables interactives. Vous découvrirez les différents processus de la traite des noirs. Pour vous imprégner encore plus de leurs dures vies, vous marcherez sur les pas des esclaves à travers des cales virtuelles d’un bateau, par exemple. De ce fait, l’exposition vous montrera le rôle majeur des marchands négriers d’Afrique et la partie héroïque des personnes ayant vécu l’esclavage à cette même époque.
4. L’art contemporain est très présent au sein du monument
Le musée de l’esclavage a été conçu et réfléchi par plusieurs architectes guadeloupéens comme Jean-Michel Mocka-Célestine et Pascal Berthelot. Si vous souhaitez passer du second étage du musée de l’esclavage jusqu’au Morne Mémoire, il vous faudra alors emprunter une longue passerelle. De même, un pont en matériaux légers a été édifié pour rejoindre le magnifique jardin du Mémorial. Ce dernier offre une vue panoramique sur la baie et la ville de Pointe-à-Pitre.
À l’intérieur, l’art contemporain est également très présent. L’exposition permanente est accompagnée d’œuvres d’art ou encore de sculptures de Guadeloupe, entre autres. De même, l’artiste plasticien camerounais Pascal Marthine Tayou, la plasticienne afro-américaine Kara Waler et le grapheur guadeloupéen Shuck One offrent aux visiteurs un questionnement unique sur l’esclavage, les rôles de chacun ou encore sur les douleurs et l’héritage des résistants aux générations futures à travers leurs œuvres exposées.
5. Des récits poignants accompagnent les visiteurs
Pour toucher le grand public qui visite son Mémorial, les institutions de Guadeloupe ont voulu mettre l’accent sur l’émotion. Au-delà du respect de la mémoire et du souvenir, toute une mise en scène a été scénarisée. Le visiteur est ainsi lui-même au cœur de l’histoire et peut interagir par écran avec des acteurs et personnages historiques de l’époque en vidéo. En plus de la vue, les expositions ont misé sur une expérience sensorielle. Vous pourrez ainsi entendre des bruits de canon comme lors des batailles navales qui avait lieu à la même période de l’histoire.
De nombreux récits sont répertoriés dans les livres d’histoire mis à disposition aux visiteurs à la médiathèque du musée. Ce lieu est une immense bibliothèque de recherche où des ouvrages ont été transférés. Ils évoquent la traite, l’esclavage, l’art contemporain ou tout ce qui est en rapport avec ces sujets. Si vous cherchez un document spécifique, ce sera également l’endroit où vous devez vous rendre. Beaucoup font des recherches généalogiques grâce à la base de données conséquente de l’île.
6. L’inauguration par le Président François Hollande en 2015
Le 10 mai 2015, lors du jour de la commémoration de l’esclavage en France, le chef d’État français alors en poste à Paris, François Hollande, a fait le déplacement aux Antilles. C’est ce jour-là qu’il a inauguré le projet du Mémorial ACTe. Il n’a pas été le seul à faire le voyage. En effet, de nombreux représentants d’autres États des Caraïbes et d’Afrique ont soutenu le projet.
Lors de son discours, le président François Hollande a mis à l’honneur le lien indestructible qui lie l’Afrique, les Caraïbes, les Amériques à la France. De plus, il a salué la mise en œuvre du projet malgré les critiques et les préjugés. Il a également rappelé qu’une loi avait été adoptée le 10 mai 2001 pour proclamer la traite des noirs et l’esclavage comme crime contre l’humanité. Depuis 10 ans, cette date du 10 mai est dès lors consacrée à la mémoire des esclaves et à leur histoire, tout comme à l’abolition de la pratique.
7. Le Musée Schœlcher complète votre visite
Continuez la visite avec le Musée Schœlcher dans un vieux quartier de Pointe-à-Pitre. Celui-ci abrite une collection d’objets qui appartenaient à l’homme politique de France Victor Schœlcher. Ce défenseur de l’abolition définitive de l’esclavage a fait don à la Guadeloupe de toute sa collection de sculptures et objets de l’époque. Il fait depuis partie des monuments historiques.
Si vous faites le déplacement depuis Paris, ne manquez pas de venir visiter le musée de l’esclavage de Guadeloupe. Avec ou sans guide, passez toute la durée de votre visite sur les traces de ces hommes et femmes qui ont fait l’histoire de France et du monde. Envie de connaître les autres activités de Pointe-à-Pitre ? Faites appel à Rent a, car pour louer votre voiture et découvrez pourquoi vous devez visiter absolument la ville !